Salut salut! L’hiver a été particulièrement rude, et ce ne sont pas les quelques rayons de ces derniers jours qui suffiront à me réchauffer complètement, néanmoins, avoir plusieurs journées d’affilée avec un beau soleil et des températures qui font retrousser les manches du blouson, puis carrément le tomber, cela fait sacrément du bien!! Encore plus car cela annonce que l’appareil photo va pouvoir se dégourdir un peu les capteurs… Hé oui, l’heure des cerisiers est arrivée, et si ces dernières années, j’y allais un peu à reculons, trouvant le procédé un poil trop systématique, cette année, c’est la fleur au bout de l’objectif que j’embrasse les cerisiers. C’est un peu mon tanabata à moi, le moment où, furtivement, ma Sakura montre le bout de son nez.
En 2012, Sakura et moi étions allés (re)visiter le superbe Shitennoji, et en avions profiter pour découvrir un superbe petit jardin le jouxtant. Si tu n’a pas fait cette balade à nos côté, tu aimeras sûrement la faire, rends-toi donc à cet article. C’était l’hiver et nous avions remarqué le nombre important de cerisiers. J’avais alors dit à ma femme que nous reviendrions au printemps car ce devait être splendide. Mais ce même Printemps là, nous avions visité Uji et visité le Byôdô-in, qu’on trouve sur les pièces de 10 yen. En 2013 on avait lamentablement raté notre coup, les fleurs ayant pris un sacré déluge sur la tronche… Et en 2014, ce même jardin était fermé pour travaux, m’obligeant à faire le tour de mon quartier pour tout reportage saisonnier.
Car oui, le problème avec le Printemps, c’est qu’il ne vient qu’une fois l’an. Cette année, c’est décidé, je retourne à ce jardin, et je communie avec ma défunte épouse (tournure tellement 19ème siècle que ça lui donne un cachet romanesque). Me voilà donc parti pour Shitennoji, et même si j’arrive un peu tard (j’ai été retenu par des paperasseries administratives nettement moins romanesques, mais tout autant liées à mon épouse), le soleil et les fleurs sont là. Je m’attarde un peu autour du temple pour me faire la main…
Je la sens bien cette après-midi! Il fait vraiment un temps idéal, et les fleurs sont déjà bien ouvertes pour la plupart. Je m’approche du petit bassin où j’avais été témoin du vol de morceau de pain d’un rat à la barbe d’une carpe (photo). Allons voir si l’on peut y trouver quelque chose d’intéressant.
Bon bon bon! Il y a du cerisier, il y a de l’eau… tout ce qu’il me faut. Allez, assez bavardé : au boulot!
Un couple de tortues se prélasse, quelques koï nagent, mais aucune trace de mon ami le rat.
Ici et là quelques radeaux de fleurs. Et accrochés aux branches, parmi les pétales, bien dissimulés pour l’œil non attentif, quelques mauvais augures laissés ici, en espérance de meilleurs jours.
Faisant le tour du bassin, je rencontre un Jizô, toujours ravi d’être entouré de fleurs…
Le temps file alors je reprends mon chemin vers ce fameux jardin. Mais évidemment, je n’ai pas fait 3 pas que je m’arrête à nouveau, le doigt sur la gâchette. C’est un attroupement qui m’a freiné.
Un attroupement de paresseuses. Suivi sitôt par un attroupement de profiteurs.
A gauche, le chemin qui mène à la porte du jardin. Je m’y engage. Mais mon regard est attiré à droite par un amas de cerisiers. Ah oui! C’est autour de ce petit autel trop mignon!! Bon… vite fait alors!
Dommage, j’ai le soleil du mauvais côté mais ça reste quand même bien joli!
Tu me connais, je commence comme ça puis un détail m’attire et je ne peux plus reculer… C’est comme une démangeaison. Si tu ne commences pas, ça va. Mais dès que tu grattouille un peu… C’est foutu, il te faudra gratter jusqu’à avoir mal ou être soulagé. Alors tant pis, grattons.
Bon allez! Ça suffit maintenant, il faut être raisonnable. En plus je pourrais sûrement repasser après le jardin. J’y vais. Je vois les portes fermées!!! Quoi??? Pas encore!!! Ah non ouf! Il y a un panneau qui dit qu’ils ont changé l’entrée de côté! Je fais le tour… pom pom pom (onomatopée visant à illustrer mon insouciance du moment). Ah! c’est là bas, je vois l’entrée c’est bon c’est ouvert.
« Bonjour madame, un ticket s’il vous plait! (l’entrée coûte 300 yen)
– Désolé monsieur, c’est fermé.
– Quoi??? Mais…
– On ferme à 16h monsieur.
– Bah oui mais il est… (regarde sa montre) … 16h02………. »
Echec.
Ok ce parc commence a être sérieusement maudit. Bon. Demain ils annoncent mauvais temps, mais jeudi, retour du beau, puis à nouveau moche pour plusieurs jours… jeudi est donc ma dernière chance. En attendant, je suis bon pour finir mon tour du temple… le problème c’est qu’il n’y a plus rien à photographier, j’ai déjà pris tout mon temps sur ce qu’il y avait… Allez si, il y a bien une image à faire :
Celle de cette pagode, la plus ancienne du Japon, à côté de cet immeuble, le plus haut du Japon, terminé assez récemment. Mais bon… ça vaut pas mon jardin…
Qu’est-ce que ça m’énerve cette manie de fermer à 16h… au mieux à 17h… en Automne encore je veux bien, il fait nuit à 17h30…
Mais ces jours-ci on a du soleil jusqu’à 18h sans problème…
Même si les ombres s’allongent un peu, il est encore temps de faire des photos… tant pis, ce sera pour jeudi, j’espère, en attendant, retour à la maison.
Le dernier cerisier du jour sera celui de mon immeuble. Cette fois le soleil se couche pour de bon, réchauffant la lumière sur les pétales.
Il n’y a plus qu’à attendre l’heure de la revanche. (la 3ème…)
A suivre…
Tout simplement, magique!
Merci 🙂 La suite sera pas mal non plus 😉
Même si les portes étaient closes, le chemin pour se rendre à ce jardin récalcitrant regorge de merveilles que tu partages avec nous, et surtout, avec toi-même et bien sûr, avec elle, qui n’est plus. Qui n’est plus ? Ou qui est, peut-être, dans le souffle d’inspiration et de vie qui anime ton oeil et ta main, à chaque fois que tu poses ton regard.
Merci du partage et du voyage 🙂
Merci petite grenouille. Le chemin pour aller quelque part est toujours le plus intéressant de toute façon 🙂
Merci pour ces photos. Par hasard, tu sais ce que sont les boules de bowling noires ? quelle est leur taille ?
Non je ne sais pas du tout ce que c’est… Comme elles étaient un peu loin j’ai du mal à évaluer leur taille exacte mais je dirais une dizaine ou une quinzaine de centimètres de diamètre à vue de pied… elle étaient disposées tout autour du petit autel… Et après vérification sur mes photos de 2012, elles y sont de façon permanente… Alors tu auras peut être l’occasion d’en savoir plus…
Merci ! je vais essayer de me renseigner
Merci pour ces beaux clichés et ces moments magiques que nous offres en partage.
Quel régal pour les yeux et on s’y croirait un petit peu…
Oh vous finirez bien par venir un printemps. Mais faut pas rater le coche quoi.. là avec la pluie toute la fin de semaine c’est cuit, ça attendra l’année prochaine.
Bisous.
Bonjour Ondori,
tant de merveilles et émotion que tu nous transmets dans ce post.
Chaque année est différente, malgré les ressemblances.
Ces beautés éphémères suivent leur cycle sans se poser de questions …
Leur beauté s’impose à nous naturellement.
seules ou groupées
les fleurs flottent légères
sous nos yeux
Merci l’ami 🌸
Merci à toi d’être là printemps après printemps 🙂
美しい。どうもありがとうございました!
Utsukushii. Domo aigatoogozaimashita !
C’est tès beau. Merci beaucoup !
Merci Hélène 🙂
On dirait moi… Le nez en l’air à révasser! Mais du coup ça donne de meilleures photos, tu ne trouves pas?
carrément oui!! 🙂
Quel plaisir à lire et quelles photos à admirer !!
J’espère un jour pouvoir retourner au Japon, et si possible au printemps profiter de ces fleurs si majestueuse.
Tu devrais pourtant être habitué que les temples et jardins ferment tôt depuis le temps que tu vis là-bas 😀
Mais oui c’est ça le pire, je ne m’y fais pas!!! Enfin là si j’avais pensé qu’il fermerait à 17h en fait… mais non… 16h, j’ai été surpris quand même…