Salutations! Aujourd’hui je ne t’emmène pas seulement en balade, mais plutôt en balades! Il s’en est passé des choses depuis mon dernier article, et pourtant, il ne s’est rien passé. Oui je sais, c’est pas très clair, mais le fait est que je me retrouve avec plein de photos, mais pas grand chose d’intéressant à raconter, d’où l’absence d’articles. Du coup, je te refais le coup du fourre-tout, voici une bonne centaine de coup d’œil que j’ai donné sans les partager!
Lorsque le printemps pointait le bout de son nez, je guettais les premières fleurs… Mais comme tu le vois, j’étais un peu en avance lors de mon passage à Osaka-jo. Tant pis, j’en ai profité pour quelques images à la chaleur du soleil couchant.
Je n’étais pas allé au château depuis des années à vrai dire, et malgré le fait que je l’adore toujours, j’ai été très mal à l’aise ce jour là vu la foule de touristes venus voir l’endroit. Je n’ai rien contre les touristes, mais lorsqu’il n’y a QU’eux, j’ai tendance à vouloir m’échapper le plus vite possible. Clic clac, deux clichés un peu clichés et on décolle.
Direction Ten-6 -prononce « ten-roku »-, quartier que je qualifierais de typique d’Osaka. Outre la plus grande shôtengai (galerie marchande) du Japon (2.6km), tu y trouveras plein de restau et de bars. L’endroit est célèbre pour pratiquer le Hashigo. Littéralement « l’échelle« , c’est l’équivalent de notre « tournée des grands ducs ». Tsuki et moi nous contenterons d’un petit restau classieux très sympa, à deux pas de ce garage à vélo qui m’a fait sortir l’appareil, sous le regard moqueur et incrédule de Tsuki qui ne voyait là « rien d’intéressant »… Qu’en penses-tu?
Quand le printemps est enfin arrivé, la première chose que j’ai photographié n’était pas les fleurs de cerisier mais les « mikan ». Ce jour là j’étais de sortie avec mon collègue et ami. Un Français professeur de français, philo, écrivain, homme de théâtre, et moine zen. Ouais tout ça.
Il avait besoin de photos de lui pour un article qui lui était consacré dans le magazine « Regards Bouddhistes ». Nous sommes donc allés au Honen-in. Un petit temple près du chemin des philosophes à Kyôto. Ce qui m’a particulièrement plu là bas est le petit cimetière qu’on trouve non loin de l’entrée…
Si le temple était bien fréquenté par les occidentaux, le cimetière, un peu en retrait, était lui complètement boudé par les bouddhistophiles. Pourtant magnifiques dans ce sous-bois, les tombes moussues luisaient d’une douce lumière de fin d’après-midi, le tout dans un silence religieux.
De plus, et en cadeau bonus, j’avais appris la veille que ce petit havre de paix pour âmes immortelles abritait l’ultime demeure de Tanizaki Jun’ichirô. Si tu ne connais pas cet écrivain extrêmement productif, tu devrais réparer ça en lisant AU MOINS « L’éloge de l’ombre« . Livre qui a transformé ma vie lorsque j’étais à la fac (et pourtant encore bien loin d’imaginer vivre ici), et qui a clairement redéfini pour moi l’image de la culture japonaise. Un livre qui se lit en un rien de temps et qui bouleverse potentiellement une vie. Tu le trouveras sans problème en français. Et voici ce qu’il reste de son auteur.
A côté de lui repose quelqu’un d’autre, je n’ai pas réussi à confirmer, mais j’ai déduis qu’il s’agissait de sa femme (probablement la dernière, il en a eu 3…)
Le duo de pierres est ici, oublié de tous, sous le seul arbre rose de tout le cimetière. Un moment vraiment chargé en émotions pour moi. Un peu comme un découvreur de trésor, je vais rester là un long moment à repenser à tout ce qui a changé depuis que j’ai découvert cet auteur, et depuis que je suis là, et comme tu le sais toi qui me lit… il s’en est passé des choses…
Retour à la réalité est l’appel de la mousse, me voilà à m’accroupir, me tordre, chercher les angles, pour garder quelques souvenirs imagés de ce petit coin de pensées.
Des paysages dans le paysage…
De graves pierres gravées…
Des tours qui cherchent le divin…
Ce petit temple regorge de belles choses à voir.
De plus, il est géré par un moine passionné d’Art Contemporain, résultat étonnant, des œuvres jonchent l’espace autour du temple, et se confondent merveilleusement avec la nature.
Mais il est temps pour moi de filer dans les petites ruelles adjacentes, à la recherche de toujours plus de détails…
Ce jour là, ma petite marche me mènera à pas moins de 5 temples. C’est pas compliqué à Kyôto… Malheureusement la plupart de mes images ne seront pas assez convaincantes pour être condensées en un article… Je t’en jette quelques-unes au visage maintenant.
Ah oui, quand même… j’en aurais presque oublié que ce jour-là je cherchais des fleurs de cerisier…
Mais j’étais finalement plus intéressé par ce baba-cool avec ces écarteurs de lobes. Un vrai Hipster d’aujourd’hui.
Assis à côté de son poto aux allures de champignon…
Je me suis demandé si toute cette mise en scène n’était pas simplement une ode à la drogue.
Bref, je saute de temple en temple, mais finalement, comme toujours, ce qui m’attire le plus, c’est ce devant quoi on passe sans trop prêter attention.
Les détails et les textures.
Les cheveux me font toujours autant rire et penser à une boite de chocolats…
C’est sur cette belle boiserie que je vais terminer ce tour improvisé. Retour à Osaka
Cette fois les cerisiers sont bien ouverts, et mon idée de cette année était de ne prendre des photos que de loin, et de couvrir le ciel de rose et de blanc, pour aider à donner ce sentiment qui règne ici en cette période… L’omniprésence de ces fleurs, l’impossibilité de passer outre.
Mais bien entendu, ce n’est qu’une impression, et pour qui essaye d’atteindre le ciel, il y a toujours de l’espoir.
Hop hop hop, on ne traîne pas, on a 4 mois à rattraper en un article alors on saute dans la première carte mémoire qui passe, et on retourne fouiller Arashiyama. Puisque c’est là un des « incontournables » d’un premier séjour au Japon, et qu’en cette période, bien des touristes viennent voir le pays, je me suis retrouvé à guider des amis là bas 2 fois en une semaine…
C’est loin d’être la première fois que j’en parle ici alors si tu en veux plus, il doit traîner quelques article qui y font référence par ici. L’ancien blog doit en avoir aussi un peu, mais je ne sais plus ce qui est sauvegardé ou non là-bas…
Pour aujourd’hui, on va donc en rester aux détails… Ou tenter l’impossible comme cet érable enlaçant ce torii à l’entrée du célèbre temple Tenryû-ji. En automne, impossible de le photographier sans personne devant… Au printemps j’ai bon espoir que……
Ah… bein non. Tant pis, on entre dans les jardin du temple.
Tiens, cherche donc l’intrus :
Ce temple est fantastique. Il y a toujours des ouvriers à la tâche sur les mousses du jardin. Aujourd’hui ils sont affairés à ramasser les milliards de pétales de cerisiers en fin de vie florale. Ils taillent les branches, nettoient la mousse etc…
En plus de ses bâtiments majestueux, les toitures sont elles aussi passionnantes lorsqu’on y prête le regard.
Impossible de venir ici sans prolonger la balade par la forêt de bambous…
Et pour les plus courageux, la montagne aux singes.
Située à tout juste un bond de mésange d’ici, elle demandera un peu d’effort pour la grimper…
…mais une fois en haut, tu pourras te prendre pour Alex des éditions issekinicho, qui travaille actuellement sur un fantastique projet autour des macaques du Japon. Si tu ignores ce dont je parle, je te supplie d’aller faire un tour sur leur chaîne youtube où il nous a gratifié de réguliers comptes rendus sur ce projet fascinant.
Sans avoir son niveau photographique, tu pourras approcher les singes de très près, et apprécier leur caractère, leur odeur, et leurs comportements.
Parfois un peu agressif entre eux, mais au fond, ils ont un cœur tendre et ne gardent pas rancune bien longtemps…
La semaine suivant donc, me revoici sur le même parcours avec une touriste différente. Je re-tente le torii à l’érable et là… miracle!!!
Cette fois, ce seront les glycines qui attireront le plus mon objectif. Comme quoi, on peut vraiment aller au même endroit fréquemment et y voir des choses différentes à chaque visite.
Même s’il est difficile de se départir de ses fixettes….
Autre jour autre lumière. J’avais bien aimé ce petit tertre la dernière fois, mais n’avais pas pu en tirer un beau portrait. Cette semaine, c’est enfin possible!
En l’espace de 7 jours, les glycines ont donc complètement modifié le paysage… J’en gave mon cadre.
On croise aussi de nouveaux voisins… Pas de crapaud dissimulé aujourd’hui mais pas mal d’insectes aux coloris contrastant avec l’environnement…
La suite du programme est différente. Pas de montagne aux singes cette semaine. A la place, on fonce vers d’autres grands classiques de Kyôto. Du Yaska-jinja au Kiyomizu-dera, en passant par un mariage en pleine rue… C’est la course entre les petites averses printanières…
Plus on vient au même endroit, plus on va à l’essentiel en terme de photos. On épure, on distille.
Bien sûr quelques prises de vues sont obligatoires…
Mais les lieux sont comme les gens. Ce qui fait qu’on les connait mieux, qu’on les comprend mieux, c’est qu’on a vu leurs détails, qu’on s’est détachés de leur image convenue et vue d’ensemble. On peut regarder dans le fond de leur yeux et en déduire leur état d’esprit.
On sait quoi regarder, et on en est toujours plus récompensé. Revenir quelque part, c’est s’offrir la chance de le voir sous un autre jour, une autre lumière. L’intérêt de connaitre quelqu’un n’est-il pas exactement le même?
Mais assez parlé de Kyôto bon sang! On croirait que je suis passé à l’ennemi et que je poignarde mon Amour dans le dos! Revenons à l’essentiel, retour à Osaka… Ce jour là, Tsuki et moi étions allés nous balader en mode « vieux du dimanche » au parc Banpaku à Suita au nord d’Osaka. On y est déjà allés plusieurs fois toi et moi, par exemple cette fois là, avec Sakura.
Cette fois là d’ailleurs, je t’avais parlé de cet immense parterre de tulipes qu’il faut venir voir à la bonne saison… eh bien justement, on est venus juste pour ça, et ça valait le déplacement!
Bon après… le problème de ce parc, c’est cette tour soleil qui, personnellement me fout la chair de poule. Mais si tu peux survivre à ça, ce parc est toujours agréable à visiter au fil des saisons!
C’est l’histoire de la vie, ce cycle éternel… Les endroits qu’on aime visiter la première fois, on aime les approfondir quand on vit ici… les saisons passent, mais nous on reste, et on observe tout ça tourner comme une grande roue qu’il a bien fallu construire…
(et la palme du paragraphe le plus tarabiscoté pour introduire une photo médiocre de fin d’article est attribué à…. Ondori pour sa tirade teintée de Roi Lion et de philosophie de comptoir, pour une photo à travers un grillage!!)
A bientôt!!
Merci pour ce merveilleux voyage et ces photos magnifiques.
Merci d’être passé!! 🙂
Fidèle à toi même et quel plaisir tu nous fait partager 😉
Ce post pèle-mêle me rappelle des souvenirs de lieux autrefois visités ^_^
Et pourquoi pas donner des idées pour un futur séjour 😀
haha c’est génial! Je me souviens du temps où mes articles te faisaient juste rêver, et maintenant ils te rappellent des souvenirs! Quel plaisir de suivre aussi un peu les parcours nippons de mes plus anciens supporters 🙂 Merci Kyn!
Chouette un nouvel article!! Depuis votre annonce d’hier sur twitter, j’étais impatiente de voir où vous alliez nous emmener.Vos très belles photos sont un pur bonheur pour les yeux.
Lors de ma visite au Honen-in pour voir la tombe de Shūzō Kuki et découvrir qu’il y avait également celle de monsieur Tanizaki, j’avais adoré ce petit cimetière très intimiste. Je me souviens avoir passé beaucoup de temps à admirer des belles tombes et apprécier la sérénité des lieux.
Merci beaucoup pour cette belle promenade.
Merci beaucoup Nuitori! Oui ce petit cimetière m’a vraiment fait une forte impression aussi!!
Mes prochaines photos seront probablement des photos de France car je dois rentrer au pays quelques semaines… A suivre 😉
Bon voyage alors…
Merci pour ces superbes photos (comme d’habitude)
J’arrive ce soir à Osaka après une balade dans le shugoku.
Cela me donne envie de retourner (encore…) à Kyoto.
oh super bon retour par ici Fuchan, bon séjour!
C’est toujours un plaisir de nous promener au Japon en ta compagnie sachant que tu es derrière l’objectif et que l’on reconnaît souvent ta « patte » dans ces beaux clichés. A très bientôt…
merci 🙂
Superbe ! Il y en a des vraiment exceptionnelles ! Ma préférée est par contre peut-être la moins japonisante, c’est celle du pont vu d’en bas : un bon timing pour la météo mais une sacré maitrise niveau lumière !
PS : celle avec les racines de l’arbre est limite flippante, je suis allé zoomer pour voir de plus près…
aaaah je suis content qu’elle te plaise!! J’en étais aussi super content, et je l’avais twittée, mais elle n’a pas fait d’émules, du coup j’étais un peu déçu haha!!
Merci des compliments!! 🙂
J’ai aimé, j’aime et j’aimerai le Japon et grâce à vous, je puis prolonger cet amour! Votre sensibilité aux caractères nippons est subtile et admirable. Merci
Merci beaucoup Charles! J’espère que vous prolongerez un peu plus cet amour avec mes pages! 🙂
Je ne vous suis que depuis une période récente, mais il fallait que je sorte du silence pour vous dire à quel point ces clichés sont merveilleux. Merci pour ces belles visites !
Merci beaucoup Rose!! Bienvenue ici alors! et bonnes lectures!! 🙂 d’autres photos arrivent bientôt! N’oublie pas de surveiller Facebook ou Twitter 😉
Eh bah moi j’aime bien quand tout est balancé en vrac =)
Ca fait une grosse balade condensé !
Comme d’hab, c’est un plaisir de te lire ^^
Merci Tetoy 🙂 🙂 🙂