Au Japon Nostalgie

Echappée belle.

 

Bonjour! Voilà ce qui s’est dit chez moi samedi matin : « Ce weekend, il n’est pas sensé faire beau… Ah… Mais Jeudi non plus il n’était pas sensé faire beau, et pourtant, j’ai brûlé près d’un incinérateur… Alors à mon avis, on devrait tenter ce petit trip à Ise (prononce Issé), dans la préfecture de Mie, dont on a envie depuis quelques temps… Qui sait? Avec un peu de chance, on évitera la pluie? D’accord mais on part combien de temps? Bof j’en sais rien, prends des vêtements de rechange au cas où, et puis on verra… » Nous voilà rentrés, et si les photos que je ramène ne sont pas les plus impressionnantes que j’ai pu ramener de mes balades au Japon, ce weekend, en tout cas, est un de mes plus beaux, une échappée belle au  bord de l’océan, et je m’en vais te la narrer sur 2 articles…

Gekû Ise

Après deux bonnes heures de train (on a choisi un semi-express seulement pour payer moins cher), nous arrivons à la gare de Ujiyamada (ancien nom de la ville de Ise) vers 10h00 et la température est déjà bien au dessus des 30 degrés. On commence donc sans attendre notre périple par Ise-Jingu, le plus grand temple shintô dédié à Amaterasu-Ômikami, divinité solaire et déesse mère de la religion, en espérant qu’elle nous porte autant chance que pour notre weekend en mer intérieur de Setô…

sous bois Gekû, Ise

Il est très important que je t’explique au mieux l’intérêt de venir voir ce temple, car, tu vas le comprendre, ce ne sont pas les images qui en parlent le mieux, pour une fois. Alors où sommes-nous? Ise-jingū est en réalité un ensemble complexe composé de plus d’une centaine de petits temples, divisés en deux grandes parties :

  • Le gekū (外宮), sanctuaire « extérieur », est situé dans la ville de Yamada et dédié au dieu Toyouke no ōmikami ;
  • Le naikū (内宮), sanctuaire « intérieur », est situé dans la ville de Uji et dédié à Amaterasu-ōmikami. Les deux sanctuaires sont séparés de 6 km.

D‘après la chronologie officielle, les sanctuaires ont été construits aux alentours de l’an -4, mais il est probable que la plupart aient été construits des siècles plus tard, plutôt vers 690. Réputé pour avoir abrité le miroir sacré de l’Empereur du Japon, le sanctuaire est probablement l’un des lieux les plus sacrés du shintoïsme. L’accès aux lieux est règlementé, le public ne peut visiter qu’une partie des sanctuaires. Et c’est là que le bât blesse…

Tsuchinomiya, Gekû

Non seulement l’accès est très limité, mais en plus, les photos sont interdites, en tout cas pour le temple principal. A tout ceci, il faut ajouter une caractéristique importante : Tous les temples présents sont les derniers du Japon à être construits dans le « style unique de la lumière divine » (唯一神明造) extrêmement épuré et peu flatteur pour l’exotisme, cela n’empêche pas le site d’être visité par 6 millions de touristes chaque année. Pour finir, LA chose importante à savoir, c’est que les temples principaux des deux sites (gekû et naikû), sont détruits et reconstruits un peu plus loin tous les 20 ans, seul moyen de conserver les connaissances et le savoir-faire architectural ancestral à l’identique. C’est un moment majeur de la religion puisque ces lieux saints font partie du patrimoine national du Japon. La 62ème reconstruction de la tanière de la déesse louve aura lieue en 2013… pas impossible qu’on y soit!

autel Gekû

Nous débarquons donc à peine sur le premier site (Gekû, le sanctuaire extérieur), que je suis pris d’une assez violente déception. Les temples ressemblent à des cabanes en bois fermées. Je suis donc très surpris de voir autant de monde venus prier devant ces drôles de bâtisses, dont j’ignore encore l’importance à ce moment là, mais que je viens de t’expliquer. Nous nous dirigeons vers le temple principal.

Gekû, Ise-Jingu

C‘est tout ce qu’on peut photographier, une fois le torii passé, on range les appareils… Mais rassure-toi, on ne voit absolument rien de plus une fois le torii passé! Franchement déçus, nous décidons de profiter du site et du sous bois pour nous promener au frais, et naviguer entre les petits temples.

Si les constructions humaines sont pour le moment, décevantes, les arbres eux, sont absolument impressionnants, certains devant atteindre des âges indécents, au vu de leur taille monumentale…

Nous marchons donc sur les petits sentiers qui nous mènent devant de petites maisons en bois, et un homme nous passe devant. Il fait une halte à chaque petit temple, pour une petite courbette, et deux battements de mains. Et puis, un peu plus loin, je le retrouve en pleine communion avec cet arbre géant. Très joli moment.

Ce grand bout de bois est d’ailleurs vraiment imposant, et Sakura ne s’y trompe pas… quelque chose le rend irréel… On dirait que son intérieur est…

C‘est ça! Vide! Un mastodonte qui ne repose sur rien, ou presque! Impressionnant! Allez! Moi aussi j’ai envie de communier à ma façon avec ce lieu, voici donc une paire de clichés…

J‘ai bien fait de profiter de ce moment de calme car, même s’il y a déjà du monde, je me demande où sont les 6 millions de visiteurs… Et je ne devrais pas! Car ils ne sont pas loin, et nous allons, nous aussi, les rejoindre à Oharaimachi, pour prendre notre déjeuner…

Changement de décors, nous sommes 6km plus loin, tout à côté du deuxième site (Naikû), mais avant d’aller y faire une tour, il  est l’heure de se sustenter. Nous voilà donc à Oharaimachi. Qu’est-ce? Voici la description faite sur le prospectus de l’office de tourisme : « Oharai-machi est un quartier florissant en face du sanctuaire intérieur du temple d’Ise. On y retrouve de nombreux magasins le long de son unique rue longue de 800m et joliment pavée. Après la visite au sanctuaire, on apprécie ses nombreux restaurants, commerces et boutiques de souvenirs. »

Ça doit être parce qu’on est avant la visite au sanctuaire, mais moi je n’ai pas bien su apprécier ses nombreux restaurants, commerces et boutiques de souvenirs. Par contre c’est très joli, tous les bâtiments étant construits dans le style de la période Edo, le charme fonctionne malgré la foule…

Les odeurs de poissons séchés et autres spécialités de la ville (fruits de mers, crustacés etc) nous mettent en appétit, et nous nous installons au plus vite dans un grand restaurant plein à craquer…

Nous mangeons rapidement notre plat de sashimi au gingembre, le riz est excellent et parfumé, la bière est fraîche, et poser son séant est salvateur.

Mais il faut repartir, le programme est encore très chargé! Sortie du restaurant, nous longeons la rivière qui va nous mener jusqu’au site Naikû, et au très convoité temple Goshôden, fameuse demeure de Amaterasu Ômikami, déesse louve célébrissime.

Nous voici sur le site sacré, et cette fois, les 6 millions de touristes sont bien là! La chaleur est maintenant écrasante, et nous avançons parmi les temples, du même acabit que ceux de ce matin.

La boutique de charmes et autres talismans est toujours aussi importante et convoitée sur ce genre de site. Nous ne perdons pas de temps, et allons directement au temple principal, demeure d’Amaterasu. Là encore, photo interdite, mais rien de particulier à voir, en réalité.

Ce qui n’empêche pas la foule de se presser. C’est là que j’ai commencé à remplacer dans ma tête la déception par la réflexion (oui je suis un peu lent parfois…). Le grand décalage entre le nombre de personnes ayant fait le déplacement, et le spectacle très relatif offert m’oblige à me rendre compte qu’il me manque un élément important pour profiter et comprendre l’intérêt d’être ici : c’est la foi. La foi nippone est très particulière à nos yeux de monothéistes. Les Japonais sont tous croyants… en plusieurs religions. Le Shintoïsme est la croyance la plus ancienne, à laquelle s’est ajouté le bouddhisme, voire le taoïsme etc… Le tout formant un amalgame perpétuel et coexistant partout (d’où cette fameuse caractéristique du mélange entre tradition et modernisme tant prisé par les étrangers).

Je ne peux malheureusement pas comprendre ou ressentir l’importance de ce lieu, et ne vois donc que l’austérité des bâtiments. Un peu comme un Japonais (ou un non croyant comme moi), qui se retrouverait devant la grotte de Bernadette Soubirou. On peut savoir pourquoi c’est un lieu saint, mais ne pas en ressentir l’impact.

Par chance, je ne suis pas homme à bouder mon plaisir, aussi je profiterai au mieux de la promenade sur le site, en voici quelques preuves…

Nous terminons notre tour par le temple Kazahino Minomiya, un temple où l’on vénère le dieu du vent. On raconte qu’au cours de la période Kamakura, le Kamikaze (dieu du vent) s’est levé et qu’il a protégé je Japon de la seconde invasion des Mongols.

Le vent se lève aujourd’hui aussi, mais la température ne chute pas pour autant… Il est l’heure de quitter ce lieu saint pour en rallier un autre, dont le symbole parlera à tout le monde cette fois ci : le Sanctuaire  qui exauce les vœux d’amour, et le Meotoiwa, symbole du mariage…

Nous n’avons pas vraiment réussi à savoir pourquoi, mais tout le site est orné de statues de grenouilles… Mais alors qu’est-ce que c’est que ce site?

Comme tu peux le constater nous sommes au bord de l’océan, et ce lieu se nomme Futami (deuxième regard). Il a prit ce nom quand, selon la légende, la Princesse Yamato-no-Mikoto, y vint il y a 2000 ans. L’endroit était si beau qu’en partant, la Princesse se retourna pour jeter un deuxième regard. Et on la comprend car voici ce que tout le Japon (et plus encore) vient admirer ici :

Les deux rochers unis par cette shimenawa (corde qui conjure le mal) de plus d’une tonne, représentent Izanagi et Izanami, l’équivalent de nos Adam et Eve pour faire simple. Ils sont devenus un symbole du mariage et l’on vient ici pour favoriser son bonheur conjugal, consolider son mariage etc… Il y a d’ailleurs ici un temple spécialement érigé pour ces prières, le Futami-okitawa.

Le grand cercle est un portail au travers duquel ont doit exécuter des mouvements précis pour voir ses voeux exaucés. Inutile de te dire que Sakura et moi nous y sommes collés. On s’incline respectueusement devant le portail, on le franchit et on en fait le tour par la gauche, puis on le franchit à nouveau et en faisons le tour par la droite. Enfin, nous repassons une troisième et ultime fois en son centre, se dirigeant vers le temple, on jette notre pièce en offrande, sonnons la cloche, joignons nos mains, prions, puis frappons des mains deux fois. Voilà! On sera heureux toute notre vie ensemble! Cool le Shintoïsme non?

Si tu veux te rendre sur ce lieu sacré, sache que le meilleur moment pour le faire est de Mai à Juillet, période durant laquelle le soleil se lève exactement entre les deux rochers, offrant un spectacle saisissant (parce qu’il est 4H40 du matin sans doute), et dont tu trouveras surement pas mal d’images sur le net. Nous sommes en fin d’après midi, mais ne boudons pas le spectacle franchement agréable, et nous restons donc là un moment, accompagnant la fin du jour.

Difficile de trouver plus romantique, et inutile de préciser que la grande majorité des visiteurs sont des couples. Ceux là se font prendre en photo devant les rochers unis, parfois par leurs propres enfants, parfois par d’autres couples…

Le soleil se couche et nous commençons aussi à sentir la lassitude et le besoin d’une bonne douche. Juste à côté de ce site se trouve un quartier réputé pour ses auberges (bah tiens!), ses ryokan et autres. Cela n’est pas récent, Depuis longtemps, ce lieu est un lieu de passage des pèlerins qui se rendaient à Ise-Jingû, d’où nous venons, et se purifiaient et se reposaient ici. Nous allons donc sans doute trouver une auberge qui nous conviendra, le tout étant que ce soit dans nos moyens…

En voilà une qui m’a l’air tout à fait satisfaisante. Les prix n’étant pas indiqués à l’extérieur, nous entrons, et une mamie qui doit être à 2 paquets de gitanes sans filtres par jour nous accueille. On la questionne sur le prix : 8000 yens par tête, pas de dîner, mais le petit déjeuner compris. Boooon, c’est un peu hard, mais on est crevés, on est à 20 mètres de Meotoiwa, vue sur l’océan, et puis merde, on est pas tous les jours en vacances (parce qu’ici, un week end de ce genre, crois moi, ça a le goût des vacances!). Ok, on prend la chambre, en éspérant qu’on ne le regrettera pas, mais vu l’entrée de l’auberge, ça devrait aller…

Là bas au bout, il y a le bain. Les chambres sont aussi équipées de douches, mais le bain ici, c’est plus sérieux. Mais il est déjà 18h50 lorsque nous prenons la chambre, et Mamie nous conseille plusieurs restaurants. L’un d’eux retient notre attention, un petit pêcheur du coin qui prépare de copieux plats de fruits de mer et de crustacés. Problème, il ne prend de clients que jusqu’à 19h00… Mamie appelle un homme qui nous demande de le suivre, on nous prend nos sac à dos, et hop! nous voilà embarqués dans une voiture qui nous emmène au dit restaurant. On entre, on s’installe. L’endroit n’a rien du petit restau typique que j’avais imaginé. Éclairé aux néons bien bleus moches, ça ressemble plus à une cantine qu’autre chose… On commande un grand plat de fruits de mer pour deux et de la bière…

Ouch!! V’là le plateau! Les bêtes sont des monstres, l’odeur est extraordinaire, rien à dire, on se jette dessus et en quelques minutes…

Un vrai régal! Et je pèse mes mots! On a bien compris à quel point c’est la spécialité du coin, et à quel point ils maitrisent la préparation. La fraîcheur et les saveurs des produits m’ont vraiment bluffé! Nous payons notre note, et le patron, avec qui nous avions bien entendu discuté sur le thème « d’où vient-il? De France! Ooooh la France! », nous dit « Attendez un instant, la voiture est prête. » Nous le suivons à l’extérieur, pensant qu’il a appellé l’auberge et qu’on est revenu nous chercher, mais non, c’est lui même, notre petit pêcheur en bottes et en blouse de cuisine, qui nous ramène à l’auberge!… Surréaliste et adorable. Nous allons enfin pouvoir nous offrir notre douche, et découvrir notre chambre, non sans une petite inquiétude… C’est ma première fois à l’hôtel au Japon, et franchement je ne sais pas ce à quoi on peut avoir droit, pour 70 euros par personne sur un tel site touristique.

On va vite le savoir… Chambre 307, nous y sommes, on entre…

Ah ouais, quand même! Superbe chambre (là c’est sans l’entrée spacieuse, et où se trouve la salle de bain), on a même un petit boudoir séparé. Une pièce de 10 tatamis (plus grand que nos chambres dans notre appartement donc), du thé chaud qui nous attend, et j’en passe…

Service à thé si l’envie nous prenait d’inviter des amis…

Petite douceur, etc…

Une fois notre bain savouré, nous nous accordons un peu de repos dans les yukata fournis par l’hotel, en savourant un petit thé vert des familles.

Nous décidons ensuite de ressortir prendre l’air plus frais de la nuit, de faire un petit tour dans le quartier des auberges.

Rien d’extraordinaire de ce côté, mais la promenade est agréable. Retournons voir si Meotoiwa vaut le coup d’œil de nuit…

Aaaaah bein oui, c’est pas mal ça! Et en plus il n’y a absolument plus personne! Le meilleur moment pour profiter du romantisme du lieu! Regarde ça!

Voilà de quoi clore en beauté notre journée! Retour dans notre chambre, mais cela ne te regarde plus…

Ne boude pas, la journée a été longue, et il y a encore pas mal de choses à faire… Je t’emmène très bientôt pour la suite de notre périple, où tu pourras découvrir l’aquarium de Toba, ainsi que l’île aux perles… Mais pour ça, il te faudra encore un peu de patience…

A bientôt!

27 comments on “Echappée belle.

  1. Ah mais en fait… je crois que les fameux deux rocher représentant Izanagi et Izanami (liés par une shimenawa) apparaissent dans Ôkami ! Je n’en suis pas sur car ça fait longtemps que je n’y ai pas joué, mais il me semble qu’il y a un édifice similaire à Ryoshima ! Coincidence, Ryoshima donne aussi sur la mer… =)
    Et le coup de l’arbre creux… impressionnant, c’est à n’y rien comprendre xD !
    En tout cas, au fond ça m’avait l’air d’être une belle balade 🙂 même si il est vrai qu’on ne peut pas trop faire passer le côté symbolique de la religion par des photos.

    P.S : Il commence à faire très chaud aussi en France, 37°C prévu cet aprem à Paris 😉

    • Oui Kyu, tu as complètement raison, Ôkami fait une belle référence à ce lieu qui, comme je l’ai dit est véritablement un haut lieu du Shintoïsme! Tout le week end, nous avons donc évolué au milieu de ces symboles de la croyance Shinto en pensant beaucoup à notre Ama, et j’ai souvent demandé à Sakura « bon ok, mais si ça c’est la maison de Amaterasu, elle est où la maison de Issun? » 🙂 🙂

      Pour la chaleur, je vous plains! Samedi on a approché les 40, mais il faut ajouter que c’est surtout l’humidité qui rend tout ça difficilement supportable, consolez-vous de n’avoir pas cet inconvénient en plus! 🙂

  2. Ah ouais quand même… Allez hop, un lieu de plus à visiter lors d’un prochain voyage.

    En ce qui concerne la religion au Japon, bien que très novice sur le sujet, je m’interroge pas mal dessus (vu que la majorité des trucs que je visite sur place ça reste quand même des temples).

    Je ne sais pas si on peut parler de « foi » dans le sens occidental (et monothéiste?) du terme.

    Si j’ai vu quelques Ohenro qui semblaient effectivement très pieux (car exclusivement bouddhistes??? Aucune idée, après tout comme souvent au Japon, l’habit fait le moine et l’uniforme de Ohenro fait le pèlerin bouddhiste) j’ai l’impression que pour la majorité des Japonais et surtout en ce qui concerne le shintoïsme, la question de la foi ne se pose pas. Les Kami faisant partie intégrante de la nature, il n’est pas question d’y croire ou pas, c’est comme se demander si on croit aux arbres, au ciel, à la mer… le concept de « croyance » n’entre pas dans l’équation. Du coup la religion s’exprime dans la pratique et non dans la foi.

    Un peu comme pas mal de trucs au Japon en fait où il n’y a pas la pratique d’un côté et la théorie de l’autre, mais les deux ne sont qu’une seule et même chose.

    Je ne sais pas ce que tu en penses, moi même c’est juste une réflexion que je me fais depuis quelque temps, mais j’ai encore beaucoup à apprendre ; et comme je suis Occidental, je sépare la pratique de la théorie et comme je suis Français, je théorise à mort, quitte à laisser la pratique un peu trop de côté, mais j’essaie de me soigner. 😉

    • C’est évidemment un sujet vaste et passionnant. Je n’ai parlé de foi ici que parce que je ne comptais pas développer des heures, l’article étant déjà assez conséquent…

      Bon et puis je viens de rédiger une trèèès longue réponse, puis d’aller faire les courses avant de la publier, puis de la relire, et je me rends compte qu’elle tourne finalement en rond, et en relisant ton com, je crois qu’on est plus d’accord que ce que je ne le croyais. Disons juste qu’effectivement, parler de « foi » n’a pas le même sens ici que dans le Catholicisme par exemple. Et je viens de trouver une formule qui me plait bien et qui explique bien la différence selon moi.

      Chez nous « avoir la foi » c’est « croire en quelque chose et savoir qu’on n’est sûr de rien ». Ici c’est « savoir que ce quelque chose existe et croire qu’on doit le respecter ». Moi ce qui me manque pour bien mesurer l’importance de ces lieux, c’est la dose de shintoïsme que les bébés Japonais ont eu dans leur biberon sans le savoir. Parce que niveau culture des mythes, j’en sais parfois plus de Sakura… mais il y a savoir et savoir, comme je viens de le comprendre avec ces visites.

      • Ouais, je vois ce que tu veux dire.
        C’est vrai que visiter un temple shinto me parle plus que visiter un temple bouddhiste (au point de vue « mystique » entre grosses guillemets) tout simplement parce que j’aime être dans la nature, et donc c’est cette présence (et sacralisation?) de la nature qui me parle plus qu’autre chose.

        Ensuite ceci dit, je n’ai pas eu non plus dose de shintoïsme requise dans mon biberon. 🙂

  3. Bonjour,
    comme d’habitude, bel article et belles photos. Merci pour la plaisante lecture.

    Pour les grenouilles, je pense que c’est un jeu de mots sur « kaeru » « la grenouille », mais aussi le verbe « rentrer à la maison », et ce sont des espèces d’ex-voto pour les couples momentanément séparés, par un voyage par exemple.

    • Merci Toyotsu! Comme toujours, des précisions passionnantes de votre part! J’étais à 1000 lieues de faire le rapprochement entre « la grenouille » et « rentrer à la maison » dans ce contexte de mariages! Mais alors on peut dire que c’était encore plus thématique pour nous, qui avons du subir de longues séparations géographiques! (Nous avons d’ailleurs fait le compte : sur 28 mois, 10 ont été passé éloignés, et 18 rapprochés… L’occasion pour moi de remercier Skype sans qui nous n’aurions sans doute pas réussi à construire notre couple pendant ces 10 longs mois.)
      Merci encore Toyotsu!

  4. Bravo pour ce bel article. Tu es vraiment très généreux sur ton site ; que ce soit pour les clichés ou pour les commentaires. L’immersion est-là. Je me suis retrouvé à Ise pendant un instant, 2 ans après ma dernière visite là-bas. Merci ^^

  5. Quel billet passionnant!
    Tu vois qu’il ne faut jamais faire confiance à la météo 🙂 tu as même eu droit à un coucher de soleil romantique sur l’océan!
    Je suis impressionnée par la taille de ces arbres!
    Aahhh la gentillesse et la serviabilité des japonais… c’est incroyable… j’ai tant eu d’exemples perso de personnes se mettant en quatre pour nous rendre service!! Quand on revient en France … ça fait tout drôle 😦 et ça doit leur faire drôle à eux aussi quand ils viennent dans cette France qu’ils idéalisent un peu trop ^^
    Sympa l’hôtel .. le plateau de fruits de mer .. je te le laisse volontiers… même d’une extrême fraicheur
    A bientôt pour la suite!!

    • Oui Lili tu as raison pour la météo! D’ailleurs il y a une chose assez intéressante à ce propos. En France, il existe un « indice de confiance » sur 5 niveaux je crois… mais on n’y prête que rarement attention, ou alors pour les prévisions un peu éloignées etc… Ici au Japon, on regarde 3 informations distinctes pour la météo : l’ensoleillement bien entendu, la température, et le pourcentage de chance de pluie. Ce dernier est vraiment important, et peut changer rapidement. Samedi matin en partant, il y avait 30% de risques de pluie. Je me suis demandé si l’humidité, par exemple, était un facteur qui favorisait un changement rapide de pluviosité, et que donc, il était moins facile d’être précis sous des climats comme le nôtre. Sakura m’a dit qu’il fallait peut-être y ajouter les typhons, parfois capricieux… Mais tu l’as compris, ceci était une discussion fondée sur aucun fait, seulement des interrogations de notre part…

      Pour la serviabilité des Japonais, elle n’est plus à démontrer, c’est sûr. Pour ce cas précis, il faut savoir qu’on aurait très bien pu couvrir la distance à pied, s’il y avait 1km, c’était bien le maximum à mon avis. Je pense qu’ils avaient l’habitude de fonctionner comme ça avec leurs clients, mais c’était vraiment amusant que ce soit le patron du restau qui nous ramène!! 😀

  6. J’adore la photo en noir et blanc, quel beau couple vous faites!

    • Merci!!Tu connais mon amour pour les photos de moi même… Mais cette fois, j’ai dit à Sakura que ce genre de photo vous ferait sûrement plaisir à papa et toi 😉 J’en ai quelques autres rien que pour vous qui arriveront par mail, mais j’ai finalement mis celle là sur le blog parce qu’elle représente bien le ton de notre soirée.

      C’est rigolo parce que c’est la première fois que je portais un yukata, et jusque là, j’avais toujours une impression bizarre en voyant des gaijin porter ce genre de tenue. Un côté déguisement, je ne sais pas… Et quand je me suis vu en photo, rien ne m’a choqué! Mais vraiment rien! A croire que finalement je trouve ça normal de porter un yukata (dans cette situation en tous cas), preuve s’il en fallait une, que je me sentais vraiment en harmonie avec mon décors et ma soirée… et puis visiblement c’est comme « les bébés des autres »… En général on les trouve moches, mais quand le sien arrive, il parait que non (même si j’ai des témoignages inverses de gens qui semblent dotés d’une plus grande honnêteté que d’autres… bref!) 😀

  7. Une bien belle balade que tu nous propose là et en 2 fois 😉
    Même si comme toi, je ne peux ressentir le côté lié à la religion, je pourrais ressentir le plaisir du domaine en lui-même. Toute la nature, cette flore impressionnante !! Même cette balade de bord de mer…. y a pas, le Japon est un pays riche pour un photographe passionné 😉
    (la France aussi, mais faut faire beaucoup plus de km si t’habite comme moi la région parisienne :p)

    Et bien, j’attends la suite avec impatience !!

    • Tu vas voir que la suite est beaucoup moins orientée religion. Je pense publier ça jeudi…
      J’avoue que mon grand intérêt pour la photo a été déclenché par le Japon lui même. C’est d’ailleurs ici, en 2009 que j’ai acheté mon premier appareil photo digne de ce nom, j’étais arrivé avec un compact numérique qu’on m’avait prêté, c’est te dire!!

      Ce qui est sûr, c’est que la diversité des choses à voir ici est partout, d’une rue à l’autre. C’est peut-être pour ça qu’on a cette impression. En France, bien entendu, il y a beaucoup de coins merveilleux à voir (et j’en sais quelque chose, j’ai beaucoup voyagé dans l’hexagone). La différence est peut-être d’ordre rythmique effectivement. En tout cas pour les kilomètres, détrompes toi, il en faut beaucoup plus ici… D’ailleurs si ça t’intéresse et que tu n’as jamais eu l’idée de le faire, voici un comparatif de Paris et Ôsaka, et de leurs agglomérations, que j’ai bricolé :


      … Question kilomètres, je crois qu’on gagne 😀

      • Ho en effet !!
        En fait, faut que je prenne l’habitude partout où je vais, d’emmener mon EOS 1100D !!
        Hier j’ai fait Paris, mais trop chaud, beaucoup trop chaud pour porter l’appareil et le sac à dos x(
        Je commence à bien maitriser la bête donc je vais pouvoir m’éclater 😉

        • Excellent!! Je suis loin d’avoir un appareil aussi performant!
          En tout cas bon courage, parce que selon moi, pour faire de bonnes photos, il n’y a pas de secrets, il faut marcher… Un truc te semble intéressant? fais-en le tour, éloigne t’en, approche t’en… Dès qu’on crois savoir quelque chose, il faut s’obliger à le regarder d’un autre angle. C’est vrai dans la Vie, c’est essentiel pour les photos ^^

  8. Par contre ce qui me dérange, me balader toute seule avec mon appareil ^^’
    en journée passe encore et ça dépend des endroits 🙂
    Mais je suis fan, j’adore, je mitraille à tout va.

    • C’est pourtant le meilleur moyen d’obtenir de belles photos. Quand tu es avec quelqu’un, tu ne peux pas forcément t’arrêter aussi longtemps qu’il serait nécessaire, ou faire les détours que tu veux pour observer sous différents angles etc…
      Résultat quand je suis avec Sakura, on a deux cas de figure : soit je rate quelques photos en n’allant pas chercher plus loin, soit elle m’attend, et parfois râle un peu… Du coup si je préfère me balader avec elle que tout seul, je préfère sans doute photographier seul plutôt qu’avec elle… Pas simple la vie hein? 🙂

      • Non pas simple … mais quand je dis que ce qui me dérange est de me balader seule, c’est un sentiment d’insécurité : une jeune femme seule avec un bel appareil autour du cou. Ca me fait un peu peur ^^’
        Mais je suis d’accord avec toi, le mieux pour faire de jolies photos, est d’être seul !

        • Aaaaaah j’ai compris!!! Bein tu vois on s’habitue vraiment vite à ne plus du tout penser à ce genre de chose… Quel bonheur quand même d’oublier ce qu’est une agression, ou un « pssst! hé ho! Mademoiselle!! Donne moi une clope là! »

      • LOL.
        Il y a aussi l’option visiter un truc avec ses beaux-parents japonais (je ne sais pas si tu as essayé). Mon beau-père ça va en fait, il comprend qu’on est où on est essentiellement pour que je le découvre, mais ma belle-mère ne connaissant qu’une seule façon de visiter les choses, c’est-à-dire en groupe à cette fâcheuse tendance (qu’ont tous les groupes de touristes, surtout les Japonais) de se dépêcher en permanence. Parfois, je me demande si elle regarde les trucs qu’on visite, où elle se contente de les traverser le plus rapidement possible.
        Résultat : elle est toujours quelques mètres devant moi et donc neuf fois sur dix dans le champ de la caméra. J’ai donc le choix entre la laisser prendre beaucoup d’avance (et donc ensuite elle a cette sensation de « il faut se dépêcher » qui s’accentue) ou de lui faire comprendre qu’elle me gêne (et donc j’ai la sensation d’être grandement impoli et irrespectueux envers mon aînée).

        • De ce côté là je n’ai aucun problème. Je n’ai pas de Belle-mère, et Beau papa habite à Tôkyô, et on ne se voit presque jamais. Donc pas de visites en famille. Sakura et moi, c’est tout. Et tant mieux parce que je ne me vois pas faire patienter beau papa pendant que je photographie dans tous les sens lol 😀 (encore que lui ne s’en plaindrait sûrement pas, bonne pâte comme il est, avec moi)

  9. Ise sera dans la liste pour mon prochain voyage au Japon, il y a encore tant à voir .. merci pour ces belissimes images!

    • aaaah ça, pour y avoir des choses à voir… c’est certain! Je n’aurai pas assez de toute une vie ici, c’est plus que sûr.

      Mais effectivement, je recommande Ise, et si possible le meotoiwa de nuit, en tête à tête, c’est plus sympa qu’avec la foule… 🙂

  10. Très belle ballade en amoureux… Et j’ai une réponse pour les grenouilles!!
    Le temple Futami Okitama est dédié à Miketsu, une déesse de la nourriture qui est venu accompagné d’une grenouille. Et effectivement, comme Kaeru signifie « revenir », c’est devenu un « porte chance », une « protection », pour les voyageurs… mais pas que, il sert également pour l’argent etc….
    C’est tellement compliqué les divinités au Japon. Les dieux ont 14 noms différents, ce qui ne facilite pas les recherches.
    Au bout du compte, je pense que si on demande à 10 Japonais une explication, on aura dix explications différentes.
    Une chose est sûr, c’est toujours l’environnement qui est incroyable. Le respect de la nature (dans et près de ces lieux). Quels arbres! Magnifique.
    Direction la suite…

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